L'artiste

Peintures photographiques

« La beauté se cache souvent

dans les replis de l’ordinaire »

« L’imaginaire est plus libre parce que déraisonnable »

C’est en 2011, à Berlin, que tout commence. 

Face à un bâtiment prêt à être détruit Alain Kramer s’arrête et contemple. 

Cette bâtisse vouée à disparaitre, aux murs graffés de mille fresques, semble l’appeler, lui murmurer de l’immortaliser avant que son destin funeste ne s’accomplisse.

Appareil photo à la main, c’est en portant son regard sur des détails plutôt que sur l’ensemble qu’il décèle dans ce désordre apparent des équilibres, des harmonies et ressent des vibrations. Il décide alors d’appeler ces prises de vues Peintures Photographiques.

Convaincu que la beauté se cache aussi dans les replis de l’ordinaire, à condition d’y être attentif, cet artiste curieux, idéaliste, perfectionniste veut partager avec nous cette philosophie de vie à travers ses Peintures photographiques.

« C’est le regard que nous posons sur les choses qui les rendent uniques »

Il y a dans son envie de photographier, en passant devant des graphismes insignifiants, la volonté de saisir l’opportunité de les rendre signifiants par un cadrage singulier.  Il ne photographie pas le mouvement il le crée en parcourant les murs avec le regard attentif et en éveil d’un enfant prêt à se laisser surprendre par tout ce qui pourrait réjouir son œil et son âme.

C’est au prix de cette constante disponibilité du regard qu’une complicité finit par s’établir entre le sujet et lui. Il parvient ainsi à nous proposer une étonnante cohérence visuelle à partir d’un processus d’écoulement du temps et de désintégration de la matière.

Il n’y a pas de mise en scène en amont ni de manipulations techniques postérieures aux prises de vue. De New York à Bangkok en passant par Londres et Paris, chaque ville a une vibration, une énergie et une sensibilité propres et Alain Kramer nous restitue ses cadrages  tels qu’ils lui sont apparus. L’appareil photo est l’instrument de son regard, de son intuition et de sa spontanéité qui questionne mais ne décide pas.

« La technique ne peut compenser la capacité à observer »

L’artiste ne veut pas une image qui ne serait que techniquement parfaite. Il nous propose une photo irrationnelle, mystérieuse qui provoque, intrigue, déroute, questionne l’inconscient. Volontairement Alain Kramer n’explique pas le pourquoi ni le comment d’une prise de vue.  Il  ne veut en aucun cas priver l’observateur du sens qu’il donnera lui-même à la représentation abstraite qui lui est proposée. 

« L’explication nous éloigne de notre essence »

Les fissures deviennent des Canyons, les écailles de peintures des pétales, les coulures des larmes. Chaque Peinture Photographiques est une invitation à créer sa propre histoire et cette histoire pourra se réécrire au fil du temps.

Pendant trois ans Alain Kramer va peaufiner sa technique de tirage  afin de restituer le plus fidèlement possible la couleur, la matière et l’énergie d’origine.

Il en tire des grands formats sur des papiers d’art mats avec des encres pigmentées et le résultat est alors saisissant.

En 2015, séduit par son travail original le Centre d’Art et de Culture de Meudon lui offre sa première exposition solo. Il sera ensuite sélectionné pour exposer à l’Orangerie du Palais du Luxembourg à Paris. En 2017, il obtient le 1er prix de la photographie à l’occasion de son exposition au Salon d’Automne de Paris, sur les Champs-Élysées.

Il exposera ensuite à Barbizon, Paris, New York et en Chine.